Tour d’Alsace – Jour deux

Tour d’Alsace – Jour deux

30 octobre 2018 0 Par Amaury

Deuxième jour – vendredi 26 octobre 2018


 

Sans réveiller mon hôte, je quitte son domicile doucement aux premières lueurs du jour, 9h. Je commence par me diriger vers le Wacken (Nord de Strasbourg) à pied en passant par l’Orangerie.

Quelle créativité..

Dans la logique je devais me diriger vers Haguenau, mais trouvant l’étape lointaine je décide de rogner au plus le Nord de l’Alsace, qui est bien triste de base, encore plus avec le temps nuageux, je compte alors partir vers Brumath en espérant arriver à Wasselonne avant la tombée de la nuit.

Je me poste devant un feu rouge pour pouvoir être plus insistant, mais les conducteurs me regardent sans considération. Quelques-uns me font le signe qu’ils ne se dirigent pas vers La Wantzenau, ça fait toujours plaisirs un sourire de compensation mais ça ne m’avance pas. Finalement ce sera une médecin généraliste qui me récupéra pour me déposer au centre de La Wantzenau à 11h.

Je m’excuse mais je n’ai pas pensé à réaliser de photos à ce moment, je souhaitais vraiment m’avancer dans le chemin et prendre de l’avance. (Et puis il n’y avait pas grand-chose de beau à contempler non plus).

Prochaine ville, Hoerdt, un homme âgé, président de sa société, qui m’a emmené dans une Mercedes, avec un coffre qui s’ouvre et se ferme seul, la ceinture qui se règle automatiquement, des coussins sur le siège qui se serrent pour te retenir lors des virages. Bref, sympa la voiture, au moins ça réduit mes préjugés sur les castes sociales qui ne se mélangent pas.

Je ne perds pas plus de temps à Hoerdt et me dirige vers Brumath grâce à un policier, en civil.

Ma dégaine, ça brise le mythe de l’intrépide voyageur

À partir de Brumath, vers 13h, je compte faire un direct vers Wasselonne, certainement une mauvaise idée..

 

L’attente sera longue..

 

..Puisque j’ai attendu une heure jusqu’à ce qu’on me dise que le gens préfèrent prendre l’autoroute (en passant par Strasbourg, un gros détour en soi) que de passer par les petits villages.

Ok, je change l’inscription de mon ardoise et je cite les villages en direction de Wasselonne.

Les villages alsaciens…

Vous voyez le feutre bleu sur l’image ci-dessus ? Il m’a échappé des mains lorsque j’étais monté dans la voiture en direction de Mittelschaeffolsheim, je n’avais plus rien pour indiquer ma route. Heureusement, au même instant, une fille en voiture m’a aperçu avec mon sac de baroudeur et s’est directement arrêté pour m’emmener jusqu’à Marlenheim, aux portes de Wasselonne justement !

Une chance et surtout une rencontre formidable puisque cette jeune femme, étudiante infirmière, voyage déjà en van et compte réaliser un projet humanitaire en Asie (excuses-moi, j’ai déjà oublié le pays exact !) d’aide médicale et de prévention pour rendre la population plus autonome face aux maladies. Extraordinaire comme projet, et respect pour ce genre d’expédition !

En plus elle m’a déposé devant le centre commercial de sa ville pour que je puisse acheter un nouveau feutre, parfait !

De Marlenheim jusqu’aux portes de Wasselonne, je marcherai deux kilomètres, jusqu’à me positionner sur le rond-point et demander le transport jusqu’à Dorlisheim. Dans cette ville, je demande un dernier covoiturage jusqu’à Obernai. Ce sera une femme qui est parti de Saverne avec la voiture de son père pour chercher les doubles de clé de sa propre voiture, à Colmar (son domicile, 1h30 de route), puisque son fils à fermer son coffre avec les clés à l’intérieur, voiture fermée, pas d’autres moyens que de chercher les doubles et de revenir jusqu’à Saverne. J’étais tout de même content qu’elle accepte une nouvelle contrainte dans sa voiture !

Dans une entreprise, à Obernai

Bref, 16h, Obernai, ça veut dire que j’ai franchi trois étapes en une seule journée (je prévoyais un jour par étape à la base). Je pourrais ainsi réaliser la route des vins tranquillement en ayant le temps de réaliser plusieurs photos !

Les couleurs d’Obernai

 

Mais la journée n’était pas finie, je devais me rendre dans un quartier résidentiel avant la tombée de la nuit pour trouver un logement. Finalement ce sera au bout de trois maisons que quelqu’un m’ouvrira les portes de son domicile. J’étais tellement surpris que j’ai lâché un « Sérieusement ?! » devant lui. Gérald et Christine ayant la cinquantaine, m’ont offert l’hospitalité pour la nuit. Certainement le plus beau cadeau que l’on puisse offrir à un inconnu !

En contrepartie je leur laisserai une de mes photo réalisée par mes soins à Marseille, et dédicacée d’un texte de remerciement.

La photo de Marseille

Cette expérience de « j’irais dormir chez vous » est très particulière, je ne m’y attarderais pas longtemps puisque ce sera long à expliquer, mais le fait d’ouvrir les portes de son chez-soi, en pleine période d’individualisation de la société, est simplement extraordinaire. On a tous notre sécurité chez nous, pourquoi iriez-vous accueillir quelqu’un qui risque de nuire à votre confort ? Demandez-le à vous-même, auriez-vous ouvert vos portes face à un étranger pour une nuit ?

 

Un des nombreux site historique d’Obernai

Jamais je ne pourrai oublier leur geste.

 

Malheureusement le lendemain ne sera pas une aussi grande réussite que ce jour..

 

La suite, la troisième journée