Voyage Sète – Jour un

Voyage Sète – Jour un

11 septembre 2019 0 Par Amaury

Le jour, pas si attendu que cela, était arrivé. Samedi 24 août 2019.

Un poil excité, mais particulièrement en état d’appréhension.. La peur de s’être engagé trop rapidement et d’être déçu d’avoir été à ce point ambitieux pour un voyage.. Mon sac est prêt, rempli de nourriture au cas où, de pleins d’habits au cas où, de pleins de choses inutiles, juste au cas où. Je préfère prévenir..

Je me dirige vers la gare la plus proche, premier point d’auto-stop, pour y laisser ma voiture le temps du retour en train. Mon voyage débutera donc en face de la gare de Erstein.

L’ardoise de CP

Équipé de mon ardoise qui attirera même les plus sceptiques, je commençais à lever le pouce au bord de la route en direction de l’autoroute A36. Cette situation est réellement désagréable, c’est une sensation difficile à décrire, un cas où on demande de l’aide sans en avoir le besoin, et l’envie également. C’est forcement compliqué lorsque l’on est proche de chez soi, on pourrait simplement rentrer, se poser au lit et mater des vidéos au chaud.

Cependant, j’avais un objectif, et je ne souhaitais pas subir la déception de ne pas être parti cette fois.

Pas mal de voitures circulent, sans avoir la moindre attention de me prendre, mais au bout d’une quinzaine de minutes une personne m’indique qu’il peut me déposer à Benfeld. Un peu réticent à faire si peu de chemin, j’accepte tout de même afin d’avancer un minimum et ne pas rester planter à cet endroit.

Remy ; Erstein -> Benfeld – je vous avoue que j’avais déjà oublié où il exerçait son métier, mais il s’avère que c’était le parrain de mon voisin, simple coïncidence.

Benfeld, je n’aurai pas attendu 5 minutes qu’une personne m’amènera jusqu’à Ebersheim.

X  ; Benfeld -> Ebersheim – /

Cela me permet de me rapprocher de Sélestat et ainsi de l’autoroute A36 qui peut m’emmener jusqu’à Besançon.

Mickaela ; Ebersheim -> Aire d’autoroute du Haut Koenigsbourg – C’est la première fois qu’elle récupère un auto-stoppeur. Elle disait avoir confiance grâce à ma bonne tête, le bébé à côté de moi n’avait pas l’air dérangé non plus durant sa sieste

Aire du Haut-Koenigsbourg – Sélestat

Parfait, je suis bien arrivé à l’aire d’autoroute, l’endroit où j’ai le plus de chance de profiter de très long trajet! Il était déjà 10h40, j’étais pas en avance, et la première personne qui s’arrête me propose un trajet jusqu’à Mulhouse, j’accepte sans trop y réfléchir

Audrey ; Aire du Haut-Koenigsbourg -> Mulhouse – Jeune voyageuse aussi, elle partait sur Mulhouse pour se faire un Phénix en tatouage. Faisant sa vie comme elle le sent, elle réalise pleins de courses (marathon, triathlon..) avec peu d’entrainement, mais toujours pour le fun. Elle était agréable à écouter avec son franc parler, sans filtre 

Mulhouse

Ce n’était pas forcement la meilleur idée de rejoindre Mulhouse, en sachant que ce n’était pas sur la route pour rejoindre Besançon, une des premières étapes du jour. Beaucoup de passage, mais peu de regard, il était déjà 12h30, je n’étais vraiment pas avancé. Je n’étais pas loin d’abandonner mon objectif et de récupérer un train/blablaCar pour avancer davantage. J’aurai attendu une heure afin d’avoir un véhicule qui s’arrête enfin à mon niveau..

X ; Mulhouse -> Belfort – Ma plus grande surprise du voyage, cette personne d’une soixante dizaine d’année parlait d’une façon très philosophique, en prenant beaucoup de recul sur ses pensés. En lui demandant s’il lisait beaucoup pour avoir cette philosophie de vie, il répondra le plus simplement du monde qu’il est Moine Bouddhiste.. Oui, un moine Bouddhiste en nissan Pick-up qui me racontera trop de chose qui me dépassent pour l’instant (intemporalité, imperméabilité..) 

Entrée A36 – Belfort

Sorti de l’Alsace, j’arrive à Belfort au niveau de l’entrée de l’autoroute A36. Enfin je quitte mon territoire, je suis enfin lancé pour pouvoir avancer jusqu’au niveau de Lyon au moins. Un couple d’allemand me récupéra pour avancer jusqu’au niveau de l’échangeur A36-A39, la future autoroute qui m’amenait dans la région PACA.

Betty et X ; Belfort -> Authume – Bon ok, je parle pas Allemand, et eux pas Français, mais ils acceptent tout de même de m’emmener sans me donner de direction. ils ne connaissaient pas du tout la France, ils souhaitaient seulement m’aider à avancer.. Eux ont le temps de toutes façons, ils partent pour 7 mois de voyage en van utilitaire aménagé, avec planches de Surf et VTT et, leur chien! Ils me permettront de réaliser énormément de kilomètres.

Le van aménagé (gris) de Betty et X

Grâce à ce couple, je récupère la confiance de pouvoir m’avancer suffisamment loin pour espérer arriver chez un ami avant dimanche soir. Après leur avoir traduit les repas traditionnels français, je sortirai dans le secteur de Dole, ville où je pouvais retrouver la A39. Malgré tout, je devais rejoindre la ville, et j’étais dans la cambrousse, sous le soleil de 15h.. Heureusement deux personnes m’auront récuré et m’avanceront jusqu’à la limité de la ville.

Alexis et Théo ; Authume -> Dole – Ils revenaient eux aussi d’un petit voyage en cambrousse, à faire du camping durant trois jours. Alexis crachera sur Strasbourg, puisqu’en faisant de l’autostop là-bas, il aura attendu 11heures pour devenir passager..

Je vais accélérer un peu le récit, je sens que vous fatiguez déjà.. C’est déjà plus intense lorsque l’on y est nous même concerné..

Daniel ; Dole -> A39 – Travaille dans une usine de micro-usinage pour des pièces d’avions et pour le domaine militaire. Il m’expliquera que lui aussi a été auto-stoppeur, mais selon lui cela fonctionnait mieux dans le vieux temps

Péage de l’A39 – Dole

Je suis enfin sur l’entrée de l’autoroute A39, à partir de cet endroit je pourrai largement rejoindre Lyon avant le début de la soirée. Mais il faut croire que les Allemands nous aiment bien, puisque qu’un nouveau couple me récupère pour m’amener jusqu’à Bollène, c’est à dire une distance de pratiquement 400km!

Direction Lyon – Marseille

Helena et Christian ; A39 -> Bollène – Bon, ils ne parlaient pas non plus Français, je ne pourrais pas dire grand chose d’eux. Sauf qu’ils partaient au Pays-Basque pour faire un trip en moto le long des cotes. Il avaient en effet leur moto à l’arrière de leur camionnette ! (la taille d’un Jumpy)

Bollène, ouvrant les portes à la région PACA, je ressens le parfum des Pins méditerranéens, grâce à la légère brise qui apportent les masses d’air chaudes provenant des roches calcaires.

Cette ville représente la culture typique du Sud, rien qu’en croisant le premier café où sont servis les pastis de 18h et rien qu’en entendant les discussions de vives voix ajustées par l’intonation locale.

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Je cherchais alors à dormir dans cette ville, à l’écart du centre, dans un champs de vigne, à l’abri des regards et, peut-être, de mauvaises intentions..

Malgré la chaleur, la nuit est agréable, couché, à regarder les étoiles et satellites faire leur énième tour de la terre, les yeux se ferment seuls, jusqu’à tomber dans l’oubli..

Les trajets (commencent à partir de Erstein – Benfeld) ;

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