Voyage Dordogne – Jour dix

5 septembre 2021 0 Par Amaury

Lundi 01 septembre 2020

C’est sous un réveil pressé que je me levais. Il était tôt, 7h peut-être. Toujours aux lueurs des premiers rayons, je m’activais en suivant l’intensité du soleil.

Même si celui-ci se faisait plutôt discret en cette première journée de septembre, cela ne m’empêchait pas de reprendre le vélo rapidement. En quittant le camping, j’observais les premiers agents communaux qui se préparaient à redémarrer la semaine sans excitation. Sous leur regard méfiant, je me convainquais que peu de touristes trainaient dans ce coin, et me dirigeais vers la sortie de la ville.

Je savais que l’itinéraire du jour n’avait que peu de kilomètres, je ne me pressais pas sur les voies agricoles que j’empruntais. Je voyais défiler une de larges aires de maïs autour de moi, et beaucoup moins de forêt que les premiers jours. Je ne souhaitais plus prolonger ma route, j’évitais alors les détours.

Je n’avais plus qu’une hâte, de boucler ce voyage et de me poser quelques jours pour récupérer de cette courte aventure.

Je n’en aurais pas long pour retrouver Chancelade, et quel plaisir discret de visualiser la plaque de bienvenue, et de penser que j’ai réalisé le tour de la Dordogne pour retrouver ce petit bourg.

Très en avance, je flânais dans les rues de cette commune avant de finaliser ma dernière étape à la maison de mon oncle. C’était avec une émotion contenue que je voyais défiler les dernières maisons de mon aventure, avec un brin de nostalgie des moments éprouvés , du temps savouré et des instants partagés avec les différents protagonistes.

J’arrivais enfin dans la cours qui m’avait vu partir, et retrouve ma voiture l’air sensiblement égaré de se situer ici. Mes hôtes n’étaient pas encore dans le domicile, j’avais alors le temps de me poser et de regarder autour de moi. J’avais la net sensation que rien n’avait changé autour de moi, drôle de contraste alors que je me sentais moi-même grandi par cette expérience, et me retrouver dans un lieu modeste me remettait à ma place.

C’était un voyage intense, mais je sens que ce n’était rien d’extraordinaire et que ce n’était qu-un début à des voyages bien plus ambitieux et riche en découverte. Je m’estimais seulement heureux d’avoir pu imaginer une telle aventure qui n’est pas dans l’air du temps, heureux de m’être extirper des tendances de voyage actuelles.

Bouclage du tour du Périgord

Retrouvant mon oncle, je partageais durant un apéritif amplement mérité avec plaisirs mes réussites et doutes sur ce voyage, en donnant également des nouvelles de quelques unes de ses connaissances que j’ai pu rencontrer dans le secteur. Je leur faisais défiler les photos que j’avais pu réaliser sur mon petit écran d’appareil photo, et leur promettait d’en réaliser un récit que je leur partagerais, chose faite.

L’expérience s’était arrêtée brutalement quand j’ai commencé à démonter le vélo, à ranger les bagages dans ma voiture, et à préparer l’itinéraire du lendemain. Mais l’aventure ne s’arrêtait pas là, car je comptais rejoindre un ami dès le lendemain pour l’aider à s’installer dans sa nouvelle vie en Suisse. Très excité de repartir sur un nouvel objectif, j’en oubliais presque ma dernière session de vélo.

Alors que je me réveillais pour une fois bien avant les lueurs du soleil le lendemain, j’en profitais pour faire mes adieux à une partie de ma famille que je ne retrouverais pas avant longtemps, et c’est seulement lors des premiers kilomètres parcourus en voiture cette fois-ci que j’observais le soleil qui se dévoilait peu à peu, fleurant les douces vallées sillonnées de maïs et de blé, offrant un éclatant orange aux abords d’un ciel encore obscur et menaçant, je quittais avec émotion ce territoire et terroir qui m’avait vu grandir plus que rapidement. J’en étais encore attaché, mais je savais que de nouvelles expériences s’offriraient à moi dans l’avenir

Itinéraire de la dixième journée
Déchargement des sacs au retour à Colmar